La végétalisation comme outil de rafraîchissement des bâtis
La performance énergétique d’un bâtiment agit sur l’enveloppe extérieure et les équipements. L’objectif est de réduire les consommations d’électricité (éclairage, climatisation) en limitant la température intérieure par un rafraîchissement et un éclairage naturels. Protections solaires par ombrage et isolation, ventilation et éclairage naturels s’allient à l’installation d’équipements performants qui utilisent les énergies renouvelables.
Ces éléments sont détaillés dans la norme Performance Énergétique du Bâtiment, la première norme calédonienne éditée sous l’égide du référentiel de la construction de la Nouvelle-Calédonie (RCNC).
Dans un projet de construction ou de rénovation énergétique, il est recommandé d’associer aux stratégies ci-dessus une stratégie de végétalisation dense. En effet, installer de la végétation aux abords et à l’intérieur du bâtiment permet de profiter de tous les avantages des plantes comme l’évapotranspiration, l’ombrage, mais aussi l’absorption des poussières et la temporisation des eaux fluviales. Cette dernière qualité offre une résilience du bâtiment aux épisodes pluvieux violents. L’évapotranspiration des plantes est constituée de la vapeur d’eau qui s’évapore par les végétaux, contribuant, notamment en intérieur, à apporter une fraîcheur bienvenue.
La densité de la plantation est importante, les plantes isolées ne pouvant pas offrir ces services. Il faut créer des massifs compacts. Il convient aussi de concevoir des espaces à plusieurs hauteurs, chaque type de plante offrant des qualités différentes et complémentaires, du couvre sol aux arbres, en passant par les arbustes et arbrisseaux.
La Nouvelle-Calédonie abrite de véritables trésors de biodiversité végétale. Adaptées à nos sols et à notre climat, souvent résistantes aux sécheresses et cyclones, d’une grande variété de tailles et de ports, les plantes endémiques sont les candidates parfaites pour remplir leur rôle de partenaires de la performance énergétique de nos bâtiments. Grâce à leurs floraisons souvent spectaculaires, elles offrent de plus un aspect esthétique indiscutable.
Il conviendra de choisir parmi la très grande variété qu’offrent les pépinières spécialisées*, des spécimens adaptés à l’orientation du bâtiment, préférant les arbustes à faible enracinement pour les abords des murs, laissant les grands sujets plus éloignés des toitures. Il convient en effet d’éviter les chutes de branches sur les toits et si le bâtiment est équipé de panneaux photovoltaïques ou de chauffe-eaux solaires, il faut limiter l’ombrage aux murs en laissant la toiture ensoleillée.
Certaines espèces se prêtent très bien aux haies (absorption des poussières), d’autres offrent des ports très larges, idéaux pour l’ombrage. Les lianes permettent de renforcer l’ombrage et la fraîcheur des claustras, vérandas et clôtures.
Nécessitant peu d’entretien, peu d’eau et aucun engrais, les plantes endémiques calédoniennes ont toute leur place dans des projets de construction ou de rénovation durables, en intérieur comme en extérieur, en complément de l’application de la norme Performance Énergétique du Bâtiment.
*Pour choisir les plantes adaptées à son projet, lire l’ouvrage « Créer son jardin calédonien » d’Hélène Cazé, éditions du Ouen-Toro.
