Les scories de ferronickel agréées comme matériau de construction

Les scories sont générées lors de la fusion du minerai de nickel dans les fours à arc électrique à très haute température. Leur valorisation, notamment comme produit de substitution au sable naturel, permet de réduire l’empreinte carbone, non seulement de l’industrie pyrométallurgique, mais également de l'exploitation des carrières de sable, de calcaire et plus largement, de l’industrie du béton.

Les scories calédoniennes ont fait l’objet de recherches scientifiques depuis près de 40 ans. Avec l’appui du Centre d’expertise et de recherche pour l’industrie du béton (CERIB), les études menées avec des universités australiennes ont démontré la conformité des scories aux normes NF EN 12 620 et AS 2758.1. Cette conformité permet de satisfaire aux exigences du référentiel technique RCNC-Bet 01 Granulats^[1], et au cadre réglementaire de la procédure d’agrément des matériaux de construction en Nouvelle-Calédonie.

Ainsi, la demande d’agrément des scories de ferronickel commercialisées sous le nom de « Sland » par la société Doniambo scories, après avis favorable de la commission dédiée du RCNC, a obtenu fin décembre 2024 l’arrêté du gouvernement portant agrément définitif de matériau et procédé constructif en tant que granulat destiné aux bétons hydrauliques (béton dont les composants sont agglomérés par un liant hydraulique, le plus souvent du ciment).

Il faut noter également que la composition chimique du « Sland », après traitement des scories brutes, lui permet d’être classé comme déchet non-dangereux par la convention de Bâle^[2].

Alors, quelles applications pour ce « déchet recyclé » ? Les scories sont déjà utilisées pour les remblais de routes ou de protection du littoral. L’agrément RCNC permet d’autres applications dans la construction : béton pour voiries, bordures de chaussées, caniveaux, trottoirs, béton de support sous les semelles filantes des fondations de bâtiments mais aussi BPE (Béton Prêt à l’Emploi) pour la construction de bâtiments.

En Australie, la production industrielle des premiers éléments préfabriqués de murs de soutènement contenant de la scorie a démarré fin 2024.  Dans ce même pays, un standard décrit l’utilisation de la scorie broyée en remplacement partiel du ciment Portland. Des recherches appliquées similaires en Nouvelle-Calédonie permettraient de développer ces opportunités au niveau local.