Vers une adaptation des DTU au contexte calédonien

convention DTU BNTEC
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Un pas a été franchi ce 5 juin dans le déploiement du RCNC avec la signature entre le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie (GNC), la Fédération Calédonienne du BTP (FCBTP) et le Bureau de Normalisation (BNTEC) d’une convention visant à adapter les textes d’exécution des ouvrages (Document technique Unifié - DTU : document technique qui codifie les règles de l’art dans la réalisation des ouvrages) au contexte calédonien.

Ce besoin d’adaptation est apparu lors des études sur les pathologies du béton. En effet, en 2019, la profession du gros œuvre dans son ensemble se retrouve confrontée à une pathologie sur laquelle la documentation scientifique nécessite d’être étoffée : la présence de Zéolite dans les granulats.

article béton

Face à un certain nombre de désordres et dans un souci de se doter des données nécessaires à la mise en œuvre de règles robustes et acceptées par l’ensemble des acteurs (les entreprises : FCBTP, UMGO-FFB, EGF-BTP ; les institutions : GNC ; les assureurs : AQC, fondation Excellence SMABTP ; les industriels : ciment, granulats, béton), ces derniers ont décidé de financer une étude ambitieuse qui a été confiée à l’université Gustave Eiffel.

Pendant plus de trois ans, toute une série de tests d’identification a ainsi été réalisée (voir ci-dessous).

tableau DTU

C’est au cours de la Biennale de la construction en juin 2022 que Loïc Divet, expert en béton, a donné les conclusions de l’étude. A la question « peut-on identifier la présence de Zéolite dans les granulats ? », la réponse a été sans ambiguïté : « c’est techniquement possible mais financièrement irréaliste ».

En effet, aucune méthode de détermination à large échelle (c’est-à-dire adaptée à la production de granulat en front de taille de carrière) de la présence de cet élément n’a été jugée recevable, il faudrait donc procéder à des mesures sur de petits échantillons en laboratoire.

Ainsi, la maîtrise de ce risque de dégradation des ouvrages en béton ne se focalisera pas sur une prédétermination du taux de Zéolithe, mais sur les moyens à mettre en œuvre pour en limiter les conséquences.

La convention avec le BNTEC

Face à ce constat, et dans un objectif affiché de produire les référentiels d’agrément des éléments constitutifs du béton qui prennent en compte la présence de la Zéolithe, le GNC et la FCBTP ont établi une convention visant à contextualiser les textes d’exécution des ouvrages.

La première étape de ce projet consiste à créer une antenne locale calédonienne du BNTEC.

Pour information, le BNTEC est le bureau de normalisation des textes relatifs aux ouvrages, ceux qu’on appelle DTU. Il travaille sous mandat de l’AFNOR.

Cette initiative, déjà testée à La Réunion, s’inscrit bien dans la démarche insulaire d’appropriation des textes normatifs. Le RCNC via ses différentes commissions (en particulier les commissions sinistralité et agrément des matériaux) sera à même de recenser les besoins identifiés permettant ainsi d’établir un programme de travail.

Cette approche a donc abouti ce 5 juin, en visioconférence avec Paris, à la signature de la convention entre :

  • Le GNC représenté par son membre en charge de la Construction Vaimu’a Muliava ;
  • La FCBTP représentée par son Président Benoit Meunier ;
  • Le BNTEC par son Président Franck Perraud.