Une nouvelle norme pour la performance énergétique du bâtiment

norme PEB
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Une année de concertation au sein d’une commission technique regroupant plus d’une quinzaine d’acteurs du bâtiment, de l’industrie, de la maintenance et de l’énergie a été nécessaire pour définir, partager des objectifs communs et concevoir cette norme. La norme PEB (pour Performance Énergétique du Bâtiment), n’est pas obligatoire mais elle ouvre de nouveaux horizons qui traversent l’ensemble des métiers de la construction.

« En s’engageant à la respecter, on met en place des principes de conception qui prennent en compte de nouveaux facteurs, on réalise des ouvrages qui emportent de nouveaux concepts, on accepte des contrôles de conformité à la norme effectués par des bureaux de contrôle et on s’engage vers une maintenance adaptée des dispositifs techniques qui peuvent être mis en place. » précise Alexandre Loiseau, président de la commission performance énergétique du bâtiment. « Le respect de la norme PEB va permettre une reconnaissance des clients au travers de la marque RCNC performance et surtout, va permettre l’accès à des financements supplémentaires (AFD, Caisse des dépôts et consignation), des subventions ou des crédits d’impôts » ajoute-t-il.

Des économies pendant la durée de vie de l'ouvrage

Cette norme, inspirée de la réglementation thermique et acoustique d’outre-mer, explore des aspects complémentaires tels que la protection contre les rayonnements solaires, la ventilation naturelle, l’éclairage naturel et artificiel, la production d’eau chaude et les équipements. Le niveau d’exigence est défini en relation avec le maître d’ouvrage ; les études montrent qu’elle ne sera pas un facteur d’augmentation des coûts de la construction. « L’application de la norme pourra impliquer un surcoût à la construction entre 1% et 4%, ce qui est très acceptable, au regard des économies d’énergie qui seront réalisées sur toute la durée de vie de l’ouvrage. Au final, ces constructions seront bien plus économiques à l’usage qu’une construction classique » rassure Loïc Martin-cocher du cluster Synergie.

« Cette norme est innovante » indique Silvio Pontoni, président de la FCBTP, « et elle est d’autant plus remarquable qu’elle a été rédigée grâce à l’implication de tous les acteurs calédoniens. Nous constatons tous que le BTP est en situation très dégradée. Nous devons nous-même réfléchir et proposer des axes de relance de l’activité, la rénovation énergétique en est un. »

« Cette norme est un nouvel outil pour la maîtrise de l’énergie en Nouvelle-Calédonie, les acteurs qui ont contribué à son élaboration peuvent s’en féliciter ! » se réjouit Bastian Morvan de la DIMENC. « Les occupants des logements, conçus ou rénovés selon cette norme, ont tout à y gagner, que ce soit en confort ou au niveau de leur porte-monnaie car réduire sa consommation énergétique revient directement à augmenter son pouvoir d’achat. A cela s’ajoutent les impacts positifs sur l’environnement, car selon l’adage maintenant bien connu, l’énergie la moins chère et la moins polluante est celle que l’on ne consomme pas ».

La maîtrise de l’énergie est également un enjeu de développement industriel et économique pour la Nouvelle-Calédonie, cette nouvelle norme contribuera au développement de nouvelles filières dans le secteur du bâtiment et à l’émergence de nouveaux savoir-faire.

De nouvelles perspectives

La norme PEB sera régulièrement évaluée, étant facilement modifiable, des améliorations pourront lui être apportées si nécessaire. Cette expérience va être mise à profit pour réfléchir à d’autres axes, tels que le développement de la construction traditionnelle, l’économie circulaire par l’emploi de matériaux bio-sourcés, le recyclage et la valorisation des déchets de construction et la résilience des bâtiments aux aléas climatiques.