Un projet de réglementation para-cyclonique dans la construction en Outre-Mer

cyclone
0

Une réglementation para-cyclonique dans le domaine de la construction en Outre-Mer est à l’étude, afin d’améliorer la résistance des bâtiments en cas de cyclone. Une étude sur les dégâts matériels occasionnés par les cyclones en Outre-Mer, menée par la Caisse Centrale de Réassurance, Météo France et RiskWeatherTech, a abouti à ce projet de réglementation portée par trois ministres métropolitains. La première étape de ce projet consiste en une concertation auprès des maîtres d’ouvrage et professionnels locaux, dans chaque territoire concerné (Martinique, Guadeloupe, La Réunion, etc.).

L’étude démontre la très grande exposition aux cyclones des territoires d’Outre-mer, et souligne l’importance des dégâts prévisibles, chaque événement pouvant occasionner des dégâts de plusieurs milliards voire dizaines de milliards d’euros, le plus souvent supportés par les compagnies d’assurances et les collectivités.

Le projet en cours consiste à apporter une réponse structurelle à ce risque en inscrivant dans la réglementation des exigences pour la prévention para-cyclonique dans les constructions à venir. Cette réponse, prenant la forme de normes de construction, serait adaptée et proportionnée à chaque territoire qui présente des caractéristiques qui lui sont propres.

Au travers du RCNC (Référentiel de la Construction de la Nouvelle-Calédonie), la Nouvelle-Calédonie a déjà fait ce travail de règlementation : les constructions qui seront conformes au référentiel intègreront la résistance aux vents cycloniques avec une vitesse de référence spécifique à notre territoire. Le cyclone Niran, dernier en date, laisse derrière lui de nombreux dégâts matériels non encore chiffrés. Une construction, quand elle est conforme à des normes adaptées au territoire, présente un risque très réduit de destruction.

La Nouvelle-Calédonie a adapté les normes internationales aux contraintes qui lui sont propres et a même imaginé une réponse proportionnée à chaque espace, tous les espaces d'une île n’étant pas soumis aux mêmes impacts potentiels. Grâce aux l’adaptation des Eurocodes notamment, la Nouvelle-Calédonie possède les outils pour cette approche.

Nos voisins du Pacifique ne bénéficient pas des mêmes outils. Nous travaillons actuellement à les partager avec eux, pour une approche raisonnable et médiane du risque, sachant allier une vision assurantielle à une vision pragmatique et contextualisée, afin de garantir un logement pour tous. C'est dans cet esprit que la Nouvelle-Calédonie a remis une candidature à la conception d'un référentiel sur l’habitat océanien avec Vanuatu et Fidji.

Ce référentiel s’appuie sur les procédés de construction traditionnels parce qu’ils impliquent naturellement l'utilisation de matériaux biosourcés, ressources locales dont l’analyse en cycle de vie est en cohérence avec les thématiques actuelles comme celles du changement climatique.