Mise en place d’un référentiel calédonien pour des masques barrière

Fabrication de masques barrière.
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Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a fait développer un référentiel permettant aux entreprises locales de fabriquer des masques en tissu « à usage non sanitaire (UNS) anti-projection de postillons » dans le cadre de la stratégie du pays pour se préparer à lutter contre la propagation du virus Covid-19. Ce référentiel est à la fois un guide et une méthode à disposition des fabricants.

Face à la menace de la pandémie de Covid-19 pesant sur la Nouvelle-Calédonie, il était important de réagir vite et avec les moyens disponibles sur place, tout en proposant une ressource économique au plus grand nombre d’acteurs locaux possible. C’est pourquoi le gouvernement a chargé la DAPM, en collaboration avec la DASS, de créer un référentiel permettant une fabrication de masques en tissu à usage non sanitaire pour le grand public adossé à la norme AFNOR SPEC 76-001.

La réalisation du référentiel a été confiée au bureau d’études LBTP, déjà au fait des procédures d’agrément, puisque ce laboratoire fait partie intégrante des commissions du RCNC portant sur l’agrément des matériaux de construction. Le référentiel s’appuie sur les spécifications de confection de masques barrière développées il y a deux mois par l’AFNOR. La direction sanitaire calédonienne (DASS) y a ajouté des précautions supplémentaires (exigence de nettoyage des masques entre leur fabrication et leur emballage par exemple), c’est ainsi qu’est né le référentiel d’agrément du masque barrière de Nouvelle-Calédonie. « Le référentiel a été construit en même temps que la fabrication des premiers masques. Ce sont justement les retours d’expérience de ces premières fabrications qui ont permis de réaliser un référentiel adapté aux contraintes et aux exigences. Le référentiel est l’outil parfait pour confier la production d’un objet exigeant en termes de qualité et fiabilité (on parle ici de la protection de la santé des gens) à un très grand nombre d’acteurs, même très petits et pas au fait des procédures industrielles » précise Olivier Thirionet du LBTP.

Fabrication de masques en tissu
Fabrication de masques en tissu.

La DAPM a sollicité de nombreux acteurs et c’est ainsi que, sous l’impulsion et la coordination de la fédération des industries (FINC), un groupement d’entreprises s’est formé, piloté par les industriels du secteur, Teeprint et Vétral, pour répondre à l’appel d’offres du gouvernement. La chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) a rapidement lancé un appel à ses ressortissants pour que les artisans de la filière puissent se mobiliser et proposer leurs services sur la partie couture. Des industriels ont fabriqué les étiquettes de reconnaissance UNS et les emballages et des modes opératoires détaillés ont été rédigés pour garantir la qualité de la fabrication. « Il a fallu produire 11 000 masques en 5 jours, en plein confinement, avec une trentaine d’artisans, associations et industriels. C’était un réel défi. Tout le monde a participé, sans opposer de frein, transformant cette course contre la montre en une belle aventure » raconte Carold Vassilev de Teeprint. « Devoir créer quasiment de toute pièce et dans l’urgence une véritable filière représente, en plus d’un défi, une expérience humainement très enrichissante, qui nous a fait rencontrer et travailler avec des acteurs nombreux, différents et nouveaux. Ce réseau qui s’est créé sera très intéressant pour l’avenir » ajoute Philippe Jones de Vetral. En effet, tous les acteurs de cette aventure s’accordent à reconnaitre que le travail en équipe a été exemplaire et permet ainsi de proposer au public un produit conforme aux exigences spécifiées dans le référentiel dans un moment très délicat pour l’économie locale.

Cette production de masques conformes au référentiel fait l’objet de recommandations sur leurs domaines d’utilisation par la DASS et la DTE.

Pour permettre au maximum d’opérateurs d’avoir accès aux exigences techniques applicables pour la production de masques conformes, le référentiel applicable est rendu public sur ce lien : https://gouv.nc/info-coronavirus-covid-19/production-de-masques-barriere
 

Produit fini prêt à être mis en carton
Produit fini prêt à être mis en carton.
Mise en carton
Mise en carton.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Pour les artisans et industriels qui souhaitent se positionner sur ce secteur, il est à noter que les frais de contrôle qualité des échantillons prévus au référentiel et l’audit de production sont, tant que la crise sanitaire persiste, pris en charge par le gouvernement. Pour tout demande de clarification sur les démarches de mise en conformité à la norme, la fédération des Industries (FINC) et la DAPM sont à disposition.

Tant que la pandémie de Covid-19 subsiste hors de nos frontières, il est essentiel que la Nouvelle-Calédonie soit prête à l’affronter, même si le virus ne semble pas circuler actuellement dans le pays. C’est pourquoi l’équipement de tous en masques barrière est essentiel et relève d’une démarche citoyenne d’anticipation de protection de l’autre, en cas d’arrivée du virus. Cette anticipation permettrait certainement, en association avec les autres gestes barrière, d’éviter ou de limiter un nouveau confinement. C’est pourquoi le processus continue, avec pour prochaines étapes, la fabrication de 6000 masques sur les trois iles Loyauté, avec une coordination des couturières assurée par la province des Iles et l’augmentation de la production, à réception du tissu homologué nécessaire, afin de permettre à l’ensemble de la population d’accéder à ces produits, dont les 40 000 premiers exemplaires ont été achetés par les employeurs et collectivités.