L’interview d’Olivier Mazzoli, Vice-Président de l’Instance Paritaire de l’Assurance Construction.
Olivier Mazzoli, avocat depuis 25 ans, intervient régulièrement dans l’immobilier et la construction et exerce au barreau de Nouméa. Après avoir débuté sa carrière d'avocat au sein de cabinets spécialisés, il a dirigé les services juridiques d’une société de bâtiment en métropole et s’est ainsi naturellement tourné par la suite vers les problématiques d’assurances décennales et de construction.
« J’étais intervenu avec Bernard Deladrière (actuel Président de l’Instance Paritaire) et Jean-Yves Faberon (Professeur honoraire des universités en droit public) lors d’une conférence sur le nouveau code calédonien des assurances. C’est à la suite de cette intervention que la DAPM m’a contacté pour participer aux travaux de conception du RCNC, en tant que bâtonnier, porte-parole de l’ordre des avocats. On m’a demandé d’apporter un éclairage de praticien, je représentais ainsi les usagers. » raconte Olivier Mazzoli. « C’est donc tout à fait logiquement que j’ai accepté de prendre la charge de Vice-Président de la nouvelle Instance Paritaire de l’Assurance Construction quand sa création a été actée par les groupes de travail et le CTE. » ajoute-t-il.
L’Instance Paritaire s’est déjà réunie plusieurs fois, pour le moment dans l’objectif de fixer ses modalités de fonctionnement. C’est un travail bénévole qui prend du temps, mais « qui permet d’apporter une réflexion sur la pratique professionnelle et c’est très précieux » précise Olivier Mazzoli. « Durant toute ma carrière j’ai dû travailler sur des textes que d’autres avaient conçus, avec lesquels je n’étais pas forcément toujours à l’aise. On a ici une chance formidable de participer à la rédaction des textes qui vont avoir une incidence sur le fonctionnement complet de la construction dans le pays, c’est totalement extraordinaire car on nous offre à tous l’opportunité d’intervenir en amont et c’est réellement intéressant. On a connaissance de l’esprit et de la lettre, car on participe aux réunions et réflexions avant l’écriture des textes. C’est une chance. Je ne pouvais pas passer à côté de cette expérience unique de participer à l’élaboration du RCNC. » s’enthousiasme-t-il.
« Pour l’instant, l’instance paritaire n’a pas encore statué (il y a eu une saisie en octobre, le rapporteur va être désigné), mais on réfléchit sur le champ d’application de la saisine. Par exemple, on étudie le cas de la rénovation lourde, on décide qui peut nous saisir. » précise Maître Mazzoli.
Ce dernier apprécie tout particulièrement le caractère paritaire de l’Instance : Les assureurs, les maîtres d’ouvrage et les professionnels sont ensemble autour de la table et c’est ce qui donne de la valeur à l’instance ; la position du Président et du Vice-Président est d’être à l'écoute des partenaires et d’apporter un éclairage de praticien, l’avis du juriste qui permet aux parties de discuter ensemble. « Je me félicite de voir des gens avec des intérêts pas forcément convergents au départ qui arrivent à se mettre d’accord en discutant, c’est si rare de nos jours, on devrait tous s’en inspirer. L’Instance Paritaire va maintenant devoir trouver sa place dans le paysage local, s’imposer comme un point de rencontre et d’échange entre les constructeurs et les assureurs. L’Instance Paritaire devra continuer à être l’endroit où l’on peut discuter, un espace de médiation. On doit pouvoir poursuivre notre réflexion sur le champ de l’assurance RCD, il ne faut pas que l’Instance se réduise à régler seulement des conflits ou des contentieux d’assurances. Nous devrons apprendre à garder le bénéfice des discussions qu’on a eues en amont. » ajoute Olivier Mazzoli, qui tient, pour conclure, à féliciter les participants au RCNC pour la qualité des échanges et du travail accompli. « Un gros travail a été fait, beaucoup d’énergie a été dépensée, de nombreuses personnes se sont investi (le FCBTP, les promoteurs, les assureurs…), ont fourni un travail de qualité et constructif, de façon bénévole, dans l’intérêt de tous ; c’est remarquable et c‘est certainement dû au parti pris dès le départ, qui était de construire quelque chose de paritaire, avec un travail en amont. » conclut-il.